Une chienne stérilisée, Bouledogue français de 3 ans, est présentée à la consultation pour une dermatite prurigineuse généralisée évoluant depuis plusieurs jours. Son passé dermatologique est composé de nombreux épisodes de prurit et pyodermites traités par des confrères à l’aide de corticoïdes et antibiotiques.
Dr Xavier Langon, DV, CES dermatologie
L’animal vit sans congénère en maison. Elle est correctement traitée contre les parasitaires externes et est nourrie avec une alimentation industrielle de qualité. (Photo1: « vue d’ensemble de l’animal »
Le propriétaire souhaiterait, dans la mesure du possible et sans nuire à la santé de son animal, trouver une gestion naturelle (sans corticoïdes ni antibiotiques) à la dermatose de sa chienne.
EXAMEN CLINIQUE
Examen général : aucune anomalie n’est relevée.
Examen dermatologique : la topographie lésionnelle rassemble une blépharite, une chéilite, une inflammation bilatérale des pavillons auriculaires, une pododermatite quadripodale ainsi qu’une dermatite du pli vulvaire. La sémiologie lésionnelle est composée d’un érythème de ces différents sites, une alopécie plutôt discrète essentiellement périoculaire, une lichénification de la face interne des pavillons auriculaires (photos 2 à 6: « vue rapprochée des sites lésionnels. Noter l’érythème omniprésent »).
Diagnostic différentiel : pyodermite, dermatite à Malassezia, Bacterial OverGrowth, démodécie, dermatite atopique canine (DAC).
Examens complémentaires: les raclages ne mettent en évidence aucun élément figuré. Les calques et tests à la bande adhésive révèlent une présence notable de Malassezia au niveau du pli vulvaire. La trichoscopie est négative.
DIAGNOSTIC
Dans ce contexte anamnestique, la sémiologie et la topographie lésionnelles associées aux résultats des examens complémentaires réalisés nous amènent à évoquer le diagnostic de dermatite atopique canine.
TRAITEMENT
La gestion de la DAC repose sur l’élimination des complications infectieuses éventuelles, le support de la barrière cutanée et la mise en œuvre d’une immunomodulation au long cours.
Dans le cas de cette chienne, nous nous proposons d’assurer une gestion « naturelle » au long cours en assurant un bon soutien cutané avec une alimentation à visée dermatologique (VIRBAC DERMATOLOGY SUPPORTND), dans la mesure où l’intensité des lésions est compatible avec ce choix thérapeutique.
L’inflammation aiguë sera néanmoins contrôlée dans les premiers jours avec un spray d’acéponate d’hydrocortisone (CortavanceND) une fois par jour pendant les 8 à 15 premiers jours. De même des shampooings seront préconisés au rythme de deux fois par semaine pendant 15 jours, puis hebdomadairement (PyodermND).
Naturellement, un contact très régulier est instauré au titre du suivi, l’emploi des corticoïdes ou d’un autre immunomodulateur sera alors mis en oeuvre, de même que la démarche diagnostique allergologique afin de préciser les allergènes alimentaires ou aéroallergènes.
SUIVI / EVOLUTION
La chienne a été consultée tous les 15 jours. A la première visite de suivi, l’état cutané et le prurit ont rétrocédés au traitement rapidement (photos 7 à 9: « vues rapprochées des anciens sites lésés – noter la guérison clinique »).
Il a donc été décidé d’attaquer la deuxième phase de gestion de cette DAC avec uniquement l’aliment VIRBAC DERMATOLOGY SUPPORTND. L’absence de population bactérienne et levure aux examens complémentaires nous permettent de suspendre les shampooings. Ils ne seront repris qu’en cas d’éventuelle rechute au cours du suivi.
Pendant les 2 mois de suivi, la chienne a gardé une rémission complète des lésions sans aucune rechute ni besoin de médication. (Photos 10 à 13: « vues rapprochées au bout d’un mois »)(photos 14 à 17: « vues rapprochées au bout de deux mois »)
CONCLUSION
Ce cas clinique est très intéressant car il présente, pour un animal dont le statut lésionnel n’est pas trop altéré, une alternative à l’usage en prime abord de corticoïdes systémiques. Par ailleurs il renforce l’idée qu’une bonne gestion alimentaire permettant un excellent soutien dermatologique, comme ici avec l’aliment VIRBAC DERMATOLOGY SUPPORT, peut contribuer à rétablir la fonction naturelle de barrière cutanée.