La dermatologie vétérinaire représente l’une des principales disciplines vétérinaires et l’un des principaux motifs de consultation. Tout comme l’est la médecine vétérinaire, la dermatologie vétérinaire est en pleine (r)évolution et en pleine croissance avec un marché qui devrait plus que doubler dans les 10 ans à venir avec l’arrivée de nombreuses innovations tant diagnostiques que thérapeutiques.
Introduction
La dermatologie vétérinaire représente une spécialité essentielle au sein de la médecine animale, se consacrant au diagnostic, au traitement et à la prévention des affections cutanées, auriculaires et unguéales chez diverses espèces animales.¹ Ce domaine englobe une vaste gamme de conditions, allant des allergies et infections fongiques ou bactériennes aux infestations parasitaires, en passant par la dermatite atopique chronique, les irritations et même les cancers cutanés.¹ Les approches thérapeutiques sont multiples, incluant des crèmes topiques, des comprimés oraux et des médicaments injectables, toutes visant non seulement à guérir les maladies mais aussi à préserver la santé de la peau et du pelage, contribuant ainsi au bien-être général de l’animal.¹
Le marché mondial de la dermatologie vétérinaire connaît une croissance dynamique, alimentée par des transformations socio-économiques profondes et des avancées scientifiques continues. Ce rapport propose une analyse exhaustive de cette évolution, en examinant les forces motrices qui la sous-tendent, les innovations thérapeutiques marquantes, les défis persistants et les opportunités futures qui façonneront ce secteur vital de la santé animale.
Dynamique du Marché et Projections de Croissance
Taille Actuelle et Prévisions du Marché (2024-2034)
Le marché mondial de la dermatologie vétérinaire a été évalué à environ 18,59 milliards USD en 2024.¹ Les projections indiquent une croissance significative, avec une valeur estimée à 20,11 milliards USD en 2025 et une augmentation notable pour atteindre 30,31 milliards USD d’ici 2030.¹ Cette trajectoire se traduit par un taux de croissance annuel composé (TCAC) robuste de 8,5 % sur la période 2024-2030.¹
Il est pertinent de souligner que l’analyse des données de marché révèle des variations entre les différentes sources d’information. Par exemple, d’autres rapports suggèrent des chiffres légèrement différents, tels qu’une valeur de 17,36 milliards USD en 2024 avec un TCAC de 9,6 % pour 2025-2030 ⁴, ou une estimation de 10,8 milliards USD en 2024 avec un TCAC de 9,3 % pour 2025-2034 ⁵, voire 17,9 milliards USD en 2024 avec un TCAC de 9,7 % pour atteindre 45,2 milliards USD d’ici 2034.⁶ Ces disparités peuvent s’expliquer par des méthodologies de recherche distinctes, des définitions de marché variables ou des dates de mise à jour différentes. Cette situation met en lumière la nature complexe de l’estimation des marchés de niche et souligne l’importance pour les parties prenantes de se concentrer sur les tendances sous-jacentes et les facteurs structurels plutôt que sur un chiffre absolu unique. Une approche prudente implique de considérer une fourchette d’estimations pour une compréhension plus nuancée de la trajectoire du marché.
Tableau 1: Projections du Marché Mondial de la Dermatologie Vétérinaire (2024-2030)
Année |
Valeur du Marché (USD milliards) |
TCAC (2024-2030) |
2024 |
18,59 |
– |
2025 |
20,11 |
8,5% |
2030 |
30,31 |
8,5% |
Source: MarketsandMarkets ¹
Facteurs Clés de la Croissance
Plusieurs facteurs fondamentaux animent la croissance du marché de la dermatologie vétérinaire. L’un des plus significatifs est l’humanisation croissante des animaux de compagnie et l’augmentation constante de leur population. Les animaux sont de plus en plus perçus comme des membres à part entière de la famille, ce qui se traduit par une volonté accrue des propriétaires de dépenser pour leur santé et leur bien-être.¹ Aux États-Unis, par exemple, 86,9 millions de foyers (soit 66 % des ménages) possédaient un animal de compagnie en 2023-2024, un chiffre qui a continué d’augmenter pour atteindre 94 millions en 2024.³ Les jeunes générations, notamment la Gen Z et les Millennials, sont particulièrement motrices de cette tendance, contribuant à des dépenses plus importantes pour les soins vétérinaires spécialisés.⁶
Un autre moteur essentiel est l’adoption accrue d’assurances pour animaux de compagnie et l’augmentation des dépenses en soins de santé animale.¹ L’assurance réduit la barrière financière associée aux traitements coûteux, encourageant ainsi les propriétaires à rechercher des soins spécialisés pour leurs animaux. Les dépenses totales des consommateurs américains en produits et services pour animaux de compagnie ont atteint 150,6 milliards USD en 2024, avec une projection de 200 milliards USD d’ici 2030.³ La combinaison de l’humanisation des animaux et de l’assurance crée un effet de levier sur le marché. L’humanisation génère la volonté de dépenser pour des soins de qualité, tandis que l’assurance rend ces dépenses plus accessibles et prévisibles pour les propriétaires. Cette dynamique transforme les soins vétérinaires spécialisés, y compris la dermatologie, d’une dépense discrétionnaire en une quasi-nécessité. Cette légitimité financière encourage les investissements en recherche et développement pour des traitements plus avancés et potentiellement plus coûteux, car une base de consommateurs est prête à les adopter.
Parmi les autres facteurs de croissance figurent les préoccupations grandissantes concernant les maladies zoonotiques infectieuses, qui soulignent l’interconnexion entre la santé animale et la santé humaine.¹ Les initiatives de sensibilisation croissantes menées par les gouvernements et les organisations de protection des animaux contribuent également à éduquer les propriétaires sur l’importance des soins dermatologiques.¹
Opportunités Stratégiques
Le marché de la dermatologie vétérinaire est riche en opportunités stratégiques. Les avancées technologiques et les lancements de nouveaux produits sont des catalyseurs majeurs de l’innovation continue.¹ Cela inclut le développement de traitements plus ciblés et efficaces.
Les économies émergentes présentent un potentiel de croissance élevé. La région Asie-Pacifique, par exemple, devrait atteindre 6,34 milliards USD d’ici 2030, affichant le TCAC le plus élevé de 9,2 %.³ Des investissements accrus dans les infrastructures de santé animale dans ces régions soutiennent cette expansion.⁵ Le contraste entre la dominance actuelle de l’Amérique du Nord et le potentiel de croissance rapide des marchés émergents indique une stratégie de “double voie” pour les acteurs majeurs. Les entreprises doivent consolider leur position dans les marchés matures par l’innovation de pointe (par exemple, les inhibiteurs de JAK et les anticorps monoclonaux) tout en investissant dans l’expansion des infrastructures et la sensibilisation dans les régions à forte croissance. Cela implique une adaptation des offres aux capacités économiques locales et aux besoins spécifiques de ces marchés en développement.
L’augmentation du nombre de praticiens vétérinaires dans les marchés développés contribue également à une meilleure accessibilité des soins, bien que cette croissance soit tempérée par des défis majeurs.¹
Freins et Défis du Marché
Malgré les perspectives de croissance, le marché de la dermatologie vétérinaire est confronté à des freins et défis importants. Le coût croissant des soins pour animaux de compagnie constitue une contrainte notable.³ Les dépenses vétérinaires se classent au deuxième rang des dépenses pour animaux de compagnie, et une augmentation annuelle d’environ 12 % des coûts de traitement, due notamment aux frais de consultation spécialisés et aux revenus relativement plus faibles des vétérinaires, peut restreindre l’accès aux soins.³
La résistance croissante aux parasiticides est un défi clinique et commercial majeur, nécessitant un développement continu de nouvelles formulations et stratégies de traitement pour maintenir l’efficacité.¹
Un défi structurel critique est la pénurie mondiale et l’épuisement professionnel des vétérinaires.⁸ Aux Etats Unis par exemple, les prévisions indiquent un déficit de 70 092 vétérinaires d’ici 2032 par rapport à seulement 52 926 diplômés, une situation aggravée par un taux d’épuisement professionnel de plus de 40 % et un risque de suicide élevé.⁸ Cette réalité exerce une pression considérable sur les effectifs cliniques, en particulier dans les zones rurales, où 243 comtés américains étaient classés comme zones de pénurie en 2025.⁸ La pénurie de vétérinaires et l’augmentation des coûts de soins sont des défis interdépendants qui menacent la capacité du marché à répondre pleinement à la demande croissante. La pénurie pousse les coûts à la hausse et limite l’accès aux traitements dermatologiques avancés, même si les propriétaires sont disposés à payer. Cette situation met en lumière l’importance des solutions technologiques, telles que la télémédecine et les diagnostics assistés par l’intelligence artificielle, non seulement comme des opportunités de croissance, mais comme des impératifs pour la viabilité future du secteur.
Analyse Segmentée du Marché
Le marché de la dermatologie vétérinaire se caractérise par une segmentation complexe, reflétant la diversité des besoins et des solutions disponibles.
Par Type de Produit
Le marché des produits dermatologiques vétérinaires est dominé par deux catégories principales. Les médicaments antiparasitaires constituent le segment le plus important en termes de part de marché en 2024, représentant 45,48 % des revenus mondiaux ⁴, et sont prévus pour la plus forte croissance en TCAC aux États-Unis de 2025 à 2030.¹ Cette croissance est directement liée à la prévalence élevée des infestations de puces, tiques et autres affections parasitaires, ainsi qu’à la nécessité de développer de nouvelles formulations pour contrer la résistance aux médicaments plus anciens.¹ L’utilisation fréquente d’antiparasitaires est documentée, avec 42,34 % des cas chez les grands animaux et 32,95 % chez les chats et les chiens dans une enquête menée en Turquie.³ Le marché des parasiticides pour chiens et chats a d’ailleurs augmenté de 31 % à 34 % au cours de la dernière décennie.³
Parallèlement, les médicaments antibactériens détenaient la part de marché la plus élevée en valeur en 2024, évaluée à 4,1 milliards USD.⁵ Cette dominance s’explique par la prévalence élevée des infections cutanées bactériennes, en particulier chez les chiens et les chats, et par l’émergence de souches résistantes, telles que le
Staphylococcus pseudintermedius résistant à la méthicilline (SARM), qui stimule la demande de formulations antibactériennes avancées.⁵ Le céfpodoxime, un antibiotique oral, était le médicament le plus couramment prescrit pour les infections cutanées, représentant 18,8 % des prescriptions en 2022.³ La coexistence de la dominance des antiparasitaires et de l’importance des antibactériens révèle la dualité des besoins en dermatologie vétérinaire : une lutte constante contre les infestations externes omniprésentes et la gestion complexe des infections secondaires, souvent exacerbées par des conditions sous-jacentes comme les allergies. L’accent mis sur les formulations avancées dans les deux catégories souligne l’impact de la résistance et la nécessité d’une innovation continue.
Les autres types de produits incluent les antifongiques, les anticorps monoclonaux et d’autres classes de médicaments.³
Par Voie d’Administration
La voie d’administration des traitements dermatologiques vétérinaires évolue. La voie topique détient actuellement la plus grande part de marché, représentant 49,2 % du marché mondial en 2023 ⁶, et la plus grande part aux États-Unis.¹ Elle est privilégiée pour sa facilité d’application, son action directe sur les zones affectées et ses effets secondaires systémiques réduits. Cette catégorie comprend les shampoings médicamenteux, les pommades, les crèmes et les sprays.¹
Cependant, la voie orale est prévue pour connaître la croissance la plus rapide, avec le TCAC le plus élevé de 2025 à 2030 ³, et un TCAC de 9 %.⁵ Les médicaments oraux sont souvent perçus comme plus faciles à administrer et offrent une solution pratique et efficace pour les propriétaires et les vétérinaires.³ Ils permettent une approche systémique, traitant la source sous-jacente des problèmes cutanés, et sont appréciés pour leur puissance, leur facilité d’utilisation et une meilleure observance chez les animaux.⁵ La transition d’une dominance topique vers une croissance rapide de la voie orale reflète une évolution des préférences des propriétaires et des cliniciens vers des solutions plus pratiques et systémiques pour les affections chroniques. Bien que le topique reste essentiel pour les traitements localisés et adjonctifs, la commodité de l’administration orale, surtout pour des conditions systémiques comme les allergies, est un facteur clé de son adoption croissante, améliorant l’observance du traitement.
Les injectables représentent également une voie d’administration importante.³
Par Type d’Affection
Les infections parasitaires ont représenté la plus grande part de marché en 2024, que ce soit aux États-Unis ¹, avec 45,48 % des revenus mondiaux ⁴, 33,4 % du marché ⁵, ou 52,3 % des revenus.⁶ Les conditions courantes incluent la dermatite allergique aux puces, la démodécie et la gale sarcoptique.¹ Leur prévalence est influencée par les climats chauds, les voyages d’animaux de compagnie et l’exposition environnementale.¹ La forte prévalence de ces infections stimule continuellement la demande de médicaments antiparasitaires.⁵
Les infections allergiques constituent le segment à la croissance la plus rapide.⁴ Cela inclut la dermatite atopique (DA), une maladie prurigineuse multifactorielle dont le développement et la physiopathologie impliquent des facteurs génétiques et environnementaux.⁹ La prévalence de la DAC est estimée entre 3 % et 15 %, bien que les données épidémiologiques fiables soient limitées.⁹ La prédominance des infections parasitaires et la croissance rapide des infections allergiques soulignent que le marché est principalement tiré par des affections chroniques et récurrentes. Cela renforce le besoin de solutions à long terme, faciles à administrer, et potentiellement de thérapies préventives, plutôt que de simples traitements curatifs ponctuels. La complexité de la dermatite atopique, avec ses facteurs génétiques et environnementaux, exige une approche multimodale et des diagnostics sophistiqués.
Les autres affections dermatologiques comprennent les maladies auto-immunes et les cancers cutanés.¹
Par Type d’Animal
Le segment des animaux de compagnie devrait connaître la croissance la plus rapide et détient la part de marché dominante, représentant 65,3 % du marché en 2024 avec un TCAC de 9,6 % ⁵, et 61,5 % en 2023.⁶ Aux États-Unis, les chiens détiennent la plus grande part de ce segment.¹ Cette dominance est attribuée à l’augmentation de l’adoption des animaux de compagnie, à la sensibilisation accrue à la santé de la peau et à la disponibilité de traitements avancés.¹ Les chiens sont particulièrement sujets aux affections comme la dermatite atopique, les infections bactériennes et les réactions allergiques.¹ La prépondérance des animaux de compagnie, et particulièrement des chiens, dans le marché de la dermatologie vétérinaire est un reflet direct de l’investissement émotionnel et financier des propriétaires. Cela signifie que les innovations et les stratégies marketing sont fortement orientées vers cette catégorie, avec un accent sur la qualité de vie et des traitements sophistiqués.
Les animaux d’élevage représentent également une part significative du marché ⁵, bien que l’approche de la gestion des maladies cutanées dans ce segment soit davantage axée sur la prévention à grande échelle et la minimisation des pertes économiques.
Par Utilisateur Final
Les hôpitaux et cliniques vétérinaires détiennent la plus grande part de marché, que ce soit aux États-Unis ¹ ou globalement (segment dominant en 2024, prévu pour atteindre 14,8 milliards USD d’ici 2034 ⁵, et 53,8 % des revenus en 2023 ⁶). Ces établissements offrent des soins dermatologiques complets, incluant les diagnostics, les traitements sur ordonnance et les thérapies spécialisées, grâce à la présence de vétérinaires qualifiés et à l’accès à des médicaments avancés.¹ La prédominance des hôpitaux/cliniques comme point de distribution principal, malgré la croissance du commerce électronique et des produits en vente libre, souligne la complexité des affections dermatologiques vétérinaires qui nécessitent souvent un diagnostic professionnel et des traitements sur ordonnance. Cela renforce le rôle central du vétérinaire comme prescripteur et gestionnaire de cas.
Les pharmacies de détail et les plateformes en ligne (e-commerce) constituent également des canaux de distribution importants.⁵ Le segment des produits en vente libre (OTC) a dominé en 2024 et devrait croître à un TCAC de 9,5 %, grâce à l’accessibilité facile, l’assouplissement des restrictions réglementaires et la rentabilité par rapport aux médicaments sur ordonnance.⁵
Analyse Régionale Approfondie
L’Amérique du Nord a dominé le marché en 2024, détenant la part de marché la plus élevée (38,3 % ⁴, 38,6 % ⁵, 39,2 % ⁶). Les États-Unis sont le leader de cette région en raison de leur infrastructure solide en matière de soins de santé pour animaux de compagnie et de leurs dépenses élevées en santé animale.¹ Le marché américain a montré une croissance constante, passant de 3,0 milliards USD en 2021 à 3,8 milliards USD en 2024.⁵ La croissance est également soutenue par la présence de grands acteurs de l’industrie tels qu’Elanco, Merck et Zoetis aux États-Unis.¹
La région Asie-Pacifique devrait afficher le TCAC le plus élevé (9,2 %) et atteindre 6,34 milliards USD d’ici 2030, tirée par l’augmentation des investissements dans les infrastructures de santé animale.³ L’
Australie est prévue pour enregistrer le TCAC le plus élevé de 2025 à 2030 au niveau national.⁴ La concentration du marché en Amérique du Nord, combinée à la croissance rapide en Asie-Pacifique, crée une dynamique de marché à deux vitesses. L’Amérique du Nord agit comme un incubateur pour les innovations de pointe et les thérapies à forte valeur, tandis que l’Asie-Pacifique représente un immense potentiel de volume, nécessitant une adaptation des stratégies de pénétration du marché, y compris des solutions potentiellement plus abordables ou des partenariats locaux.
Tableau 2: Répartition de la Part de Marché par Segment Clé (2024)
Segment |
Type de Produit (Antiparasitaires) |
Voie d’Administration (Topique) |
Type d’Affection (Parasitaires) |
Type d’Animal (Compagnie) |
Utilisateur Final (Hôpitaux/Cliniques) |
Région (Amérique du Nord) |
Part de Marché (%) |
45,48% ⁴ |
49,2% ⁶ |
52,3% ⁶ |
65,3% ⁵ |
53,8% ⁶ |
39,2% ⁶ |
Note: Les parts de marché peuvent varier légèrement selon les sources et les définitions spécifiques des segments. Données consolidées de.⁴
Prévalence des Affections Dermatologiques par Espèce
La compréhension de la prévalence des affections dermatologiques est cruciale pour cibler les efforts de recherche et les stratégies de traitement.
Chiens : Conditions Courantes et Facteurs de Risque
Les affections dermatologiques sont extrêmement courantes chez les chiens, représentant 21,34 % des cas dans une étude menée dans un complexe clinique vétérinaire universitaire.¹⁰ Les conditions les plus fréquemment diagnostiquées incluent la gale sarcoptique, le prurit dû aux infestations de tiques, la pyodermite et l’eczéma allergique.¹⁰ D’autres études mentionnent également la démodécie, la dermatite atopique, les points chauds et les infections fongiques.¹⁰ Au Royaume-Uni, l’otite, la pyodermite, l’impaction des sacs anaux, l’infestation par les puces et la dermatite atopique sont parmi les diagnostics les plus courants.¹⁰
La dermatite atopique canine (DAC) est une affection majeure, avec une prévalence estimée entre 3 % et 15 %, bien que les données épidémiologiques fiables soient limitées en raison de la complexité du diagnostic et de la variabilité des populations étudiées.⁹ Des études comparatives rapportent des prévalences de 4,7 % aux États-Unis, 12,7 % à l’Université de Montréal, et une tendance à la hausse avec 25,65 % des cas de DAC dans un hôpital universitaire au Brésil.⁹
Plusieurs facteurs de risque sont associés aux affections dermatologiques chez les chiens. L’âge joue un rôle significatif, les chiens de moins d’un an étant les plus touchés (40,90 % dans une étude).¹⁰ L’apparition des signes cliniques de la DAC se situe généralement entre 4 mois et 3 ans.⁹ Le sexe peut également influencer la prévalence, les mâles étant plus souvent affectés (63,22 % dans une étude) ¹⁰, bien que certaines études sur la DAC montrent une prévalence plus élevée chez les femelles (62,4 % au Brésil) ou chez les mâles castrés.⁹ La race est un facteur de prédisposition, avec les Spitz, Terriers et Bergers Allemands présentant un risque accru.¹⁰ Les Labradors et Golden Retrievers sont également des races fréquemment étudiées pour les facteurs génétiques et environnementaux liés à la DAC.⁹ L’environnement et la saison influencent la survenue des troubles cutanés, avec une incidence plus élevée pendant la saison des pluies (30,02 %) et l’été (24,24 %).¹⁰ Les chiens vivant à l’intérieur ont une fréquence plus élevée de DAC, tandis que la vie rurale ou les promenades en forêt sont associées à un risque réduit.⁹ La variabilité des chiffres de prévalence de la DAC et des facteurs de risque (âge, sexe, race, environnement) à travers différentes études et régions géographiques souligne la complexité de la maladie et la nécessité d’une approche diagnostique et thérapeutique personnalisée. Cela justifie l’investissement dans des outils de diagnostic plus précis et des thérapies ciblées qui peuvent être adaptées à l’individu, plutôt que des solutions génériques.
Chats : Conditions Courantes et Facteurs de Risque
Chez les félins, entre 6 % et 15 % des patients présentent au moins une dermatopathie, et il est fréquent que les chats souffrent de plusieurs affections simultanément (par exemple, 22 % avec deux maladies cutanées distinctes et 6 % avec trois dans une étude à l’Hôpital Vétérinaire de l’Université Cornell).¹¹
Les conditions les plus courantes varient géographiquement. Aux États-Unis (Cornell), les causes les plus fréquentes de maladies cutanées chez les chats sont les allergies aux particules aéroportées, les allergies alimentaires et les allergies aux piqûres de puces et de moustiques.¹¹ En revanche, au Canada et au Royaume-Uni, les abcès sont la cause la plus fréquente de maladies cutanées chez les patients félins.¹¹
La dermatophytose (teigne) est une affection notable, avec des prévalences variant de 7,5 % en 2020 à 11,3 % en 2021 et 3,7 % en 2022 dans une clinique en Indonésie.¹² La prévalence élevée dans certaines régions tropicales comme l’Indonésie est attribuée au climat chaud et humide qui favorise la prolifération des dermatophytes.¹²
Les facteurs de risque pour la dermatophytose féline incluent l’âge, avec une incidence la plus élevée chez les chats de moins d’un an, en particulier ceux de moins de 6 mois (84 % des cas), en raison de leur système immunitaire immature.¹² La race est également un facteur important, les Persans (à poils longs) étant significativement plus affectés (52 % des cas) en raison de leur fourrure dense qui peut retenir les spores fongiques et entraver un toilettage efficace.¹² La répartition par sexe a montré une prévalence plus élevée chez les mâles (63 %) que chez les femelles (37 %), bien que cela puisse être influencé par un échantillon disproportionné.¹² Les conditions environnementales et saisonnières jouent un rôle, la dermatophytose étant majoritairement observée pendant la saison sèche (63 % des cas) dans l’étude indonésienne, ce qui contraste avec d’autres rapports.¹² Le style de vie est également pertinent, les chats d’extérieur ayant un risque plus élevé d’infestation parasitaire et d’abcès.¹¹ Plus généralement, les chats mâles sont plus susceptibles de s’engager dans des comportements agressifs pouvant entraîner des abcès par morsure.¹¹ Les signes courants de maladies cutanées chez les chats incluent le grattage excessif, le léchage ou le mâchage du pelage, la rougeur et le gonflement de la peau, la perte de poils, la peau croûteuse, squameuse ou desquamée, ainsi que la présence de gonflements ou de bosses.¹¹
Ruminants et Animaux d’Élevage : Conditions Courantes et Facteurs de Risque
Les maladies cutanées représentent une contrainte sanitaire significative pour les ruminants, avec une prévalence globale de 36,1 % des animaux examinés dans une étude.¹³ La prévalence varie selon l’espèce, les moutons étant les plus touchés (42,47 %), suivis des chèvres (38,12 %) et des bovins (27,68 %).¹³
Les maladies majeures identifiées chez les ruminants sont principalement d’origine parasitaire et infectieuse. Parmi les parasitaires, on trouve les tiques (8,95 %), les poux (7,02 %), les mélophages (5,56 %) et la gale (2,39 %).¹³ Les maladies infectieuses incluent la variole ovine et caprine (5,94 %), l’Orf (3,47 %), la dermatophilose (0,69 %) et la maladie nodulaire cutanée (2,24 %).¹³ Une étude distincte chez les bovins a mis en évidence la dermatophytose (8,32 %), l’ascariase (gale, 3,13 %), la pédiculose (2,60 %), la maladie nodulaire cutanée (1,62 %) et la dermatophilose (1,56 %) comme les affections les plus courantes.¹⁴
Plusieurs facteurs de risque sont associés à ces maladies. L’état corporel est un indicateur clé, avec une prévalence significativement plus élevée chez les ruminants en mauvaise condition physique.¹³ L’ âge est également un facteur déterminant, les jeunes ruminants (moins de 2 ans) étant plus sensibles.¹³ Le sexe peut jouer un rôle, la dermatophilose étant significativement associée au sexe féminin chez les bovins ¹³, tandis que la gale était significativement plus élevée chez les mâles bovins.¹⁴ La race peut également influencer la susceptibilité, les bovins de race locale étant plus affectés par la gale.¹⁴ Le système d’élevage est un facteur crucial, avec une prévalence significativement plus élevée dans les systèmes d’élevage médiocres.¹⁴ Enfin, la saison et l’environnement influencent la distribution des maladies ; les tiques, la gale et les poux sont communs en saison des pluies ¹⁰, tandis que la dermatophilose et la maladie nodulaire cutanée sont plus fréquentes au début de l’hiver et au milieu du printemps.¹³ La faible incidence de la dermatophilose peut être liée à de faibles précipitations.¹⁴
La prévalence élevée des maladies cutanées chez les animaux d’élevage, dominée par les ectoparasites et les infections, met en évidence l’impact économique significatif de ces affections sur la productivité animale. Contrairement aux animaux de compagnie où la qualité de vie individuelle est primordiale, la gestion des maladies cutanées chez le bétail est souvent axée sur la prévention à grande échelle, le contrôle des épidémies et la minimisation des pertes économiques, ce qui influence le type de produits et de services demandés (par exemple, traitements de masse, vaccins).
Tableau 3: Prévalence des Principales Affections Dermatologiques par Espèce Animale
Espèce Animale |
Affection Dermatologique Principale |
Prévalence (%) |
Facteurs de Risque Clés |
Chiens |
Gale sarcoptique, Pyodermite, DAC |
21,34% (cas totaux) ¹⁰ |
Âge (<1 an), Sexe (mâles), Race (Spitz, Terriers), Saison (pluie/été) ⁹ |
Chats |
Allergies (aériennes, alimentaires, puces), Dermatophytose, Abcès |
6-15% (cas totaux) ¹¹ |
Âge (<1 an), Race (Persans), Sexe (mâles), Style de vie (extérieur) ¹¹ |
Bovins |
Dermatophytose, Gale, Pédiculose, Maladie nodulaire cutanée |
17,27% (cas totaux) ¹⁴ |
Âge (<2 ans), Sexe (mâles pour gale, femelles pour dermatophilose), Race (locale pour gale), Mauvaise gestion ¹³ |
Moutons |
Tiques, Poux, Mélophages, Variole ovine et caprine, Orf |
42,47% (cas totaux) ¹³ |
Âge (jeunes), Mauvaise condition physique, Saison ¹³ |
Chèvres |
Tiques, Poux, Gale, Variole ovine et caprine, Orf |
38,12% (cas totaux) ¹³ |
Âge (jeunes), Mauvaise condition physique ¹³ |
Source: Données consolidées de ⁹
Avancées Thérapeutiques et Innovations
Le marché de la dermatologie vétérinaire est en constante évolution, marqué par des innovations significatives dans les approches thérapeutiques.
Nouvelles Classes de Médicaments : Inhibiteurs de JAK et Anticorps Monoclonaux
Une transformation majeure est l’émergence de thérapies hautement ciblées, telles que les inhibiteurs de Janus Kinase (JAKi) et les anticorps monoclonaux (mAbs), qui révolutionnent le traitement des affections dermatologiques inflammatoires et allergiques.⁶
Les inhibiteurs de JAK représentent une nouvelle classe de médicaments qui modulent les voies Th1 et Th2, offrant une alternative prometteuse pour les cas modérés à sévères de dermatite atopique.¹⁵ L’oclacitinib (Apoquel) est un exemple bien établi de JAKi utilisé pour la dermatite atopique chez les chiens.¹⁶ Plus récemment, l’ilunocitinib (Zenrelia) a été approuvé par la FDA en septembre 2024 pour le contrôle du prurit associé à la dermatite allergique et atopique chez les chiens de plus de 12 mois.⁶ Les études cliniques ont démontré l’efficacité de l’oclacitinib dans la réduction significative du prurit et l’amélioration de la qualité de vie des chiens atteints de DAC, avec des effets secondaires moins fréquents que les glucocorticoïdes ou la cyclosporine.¹⁹ Pour l’ilunocitinib, les essais ont montré une bonne tolérance à long terme, sans changements cliniquement significatifs aux doses thérapeutiques, bien que des précautions soient notées concernant la vaccination simultanée chez les jeunes chiens.¹⁸
Les anticorps monoclonaux (mAbs) sont devenus une thérapie standard pour la dermatite allergique canine.⁶ Le Cytopoint de Zoetis, par exemple, a été autorisé en 2016 par l’USDA APHIS CVB pour le traitement de la dermatite allergique et atopique chez les chiens.¹⁷ Ce mAb agit en se liant et en neutralisant la cytokine interleukine-31 (IL-31), une molécule clé impliquée dans la sensation de démangeaison, ce qui réduit efficacement le prurit et les lésions cutanées.¹⁷ Les essais cliniques avec le lokivetmab (Cytopoint) ont montré une réduction rapide et significative du prurit et une amélioration des lésions cutanées chez les chiens atteints de dermatite atopique ou allergique, avec des effets secondaires généralement légers et transitoires.²² Ces agents offrent un soulagement prolongé des démangeaisons, avec des intervalles de dosage de 4 à 8 semaines, réduisant ainsi la dépendance aux médicaments quotidiens.⁶ Les mAbs sont spécifiques à l’espèce, ce qui a nécessité des recherches approfondies pour développer des anticorps canins et félins.¹⁷ Cette approche de médecine de précision offre une efficacité améliorée et des effets secondaires réduits, améliorant le bien-être animal et la satisfaction des propriétaires.
Approches Multimodales et Complémentaires
La gestion de la dermatite atopique canine a évolué vers une approche combinée qui inclut non seulement le contrôle de l’inflammation mais aussi la réparation de la barrière cutanée.²⁴ Cela implique l’administration orale d’acides gras essentiels et l’application topique de produits contenant une combinaison de céramides et d’acides gras, particulièrement utiles comme traitements adjuvants chez les jeunes patients sans altérations cutanées chroniques.²⁴
L’importance de la nutrition est également reconnue. Un essai clinique a démontré qu’un régime alimentaire enrichi en antioxydants, polyphénols et acides gras oméga-3 pouvait réduire significativement les signes cliniques de la DAC, offrant ainsi une thérapie adjuvante prometteuse.²⁵
Les traitements topiques continuent de jouer un rôle crucial. De nouvelles formulations de glucocorticoïdes topiques (par exemple, les sprays d’hydrocortisone) gagnent du terrain comme traitements adjuvants pour minimiser l’exposition systémique.⁶ L’utilisation de produits contenant des complexes antimicrobiens non soumis à prescription, comme ceux à base d’Adelmidrol et d’amidon de tapioca, est également étudiée pour la séborrhée et la DAC.²⁶
Gestion de la Résistance aux Antimicrobiens
Face à la préoccupation croissante concernant la résistance aux antibiotiques, l’antimicrobial stewardship est devenu un axe majeur en dermatologie vétérinaire.⁶ Cela se traduit par une utilisation plus fréquente des cultures et des tests de sensibilité pour les cas de pyodermite réfractaire, et l’emploi d’agents moins couramment utilisés comme le chloramphénicol, les tétracyclines et la rifampicine lorsque des souches résistantes comme le Staphylococcus pseudintermedius résistant à la méthicilline sont identifiées.⁶ Des directives d’utilisation des antimicrobiens pour la pyodermite canine ont été élaborées par l’International Society for Companion Animal Infectious Diseases (ISCAID).²⁷ Le développement de nouvelles thérapies non antibiotiques pour les infections bactériennes (par exemple, l’activité antibactérienne in vitro d’extraits de chanvre contre des agents pathogènes multirésistants ²⁷) et l’accent mis sur les diagnostics précis reflètent l’engagement du marché envers une médecine responsable, équilibrant un traitement efficace avec les préoccupations de santé publique.
Médecine Personnalisée et Avancées Génomiques
Bien que la médecine personnalisée en dermatologie vétérinaire soit encore à ses débuts par rapport à la médecine humaine, les recherches fondamentales et les acquisitions stratégiques par de grandes entreprises indiquent une trajectoire claire vers une approche plus individualisée des soins.
Applications Génomiques et Biomarqueurs
Les approches moléculaires et génomiques visent à comprendre les caractéristiques génétiques, épigénétiques et moléculaires des maladies cutanées.²⁹ Des recherches ont déjà établi des liens entre la dermatite atopique canine et plusieurs régions du génome, y compris la région du gène de la filaggrine, considérée comme un facteur de risque majeur pour l’eczéma atopique chez l’homme et désormais identifiée comme telle chez les chiens (par exemple, les Labradors).³⁰ Cette découverte souligne la valeur des études canines pour la compréhension des maladies humaines et vice-versa.³⁰ L’acquisition de Basepaws, une entreprise de génétique pour animaux de compagnie, par Zoetis en juin 2022, illustre l’investissement stratégique des acteurs majeurs dans ce domaine, renforçant leur portefeuille en tests génétiques et en analyse de données pour faire progresser les soins aux animaux.³¹
Les analyses transcriptomiques (séquençage de l’ARN) et l’analyse du microbiome cutané (dysbiose, modulation thérapeutique par probiotiques ou prébiotiques) sont d’autres domaines de recherche prometteurs.²⁹ Des études préliminaires ont exploré l’analyse lipidomique et l’effet de la supplémentation en probiotiques et postbiotiques sur le microbiote cutané canin dans le contexte de la DAC.²⁷ Ces approches visent à identifier des biomarqueurs prédictifs et pronostiques pour stratifier les patients et personnaliser les traitements.²⁹
Potentiel de la Médecine de Précision
L’évolution vers la médecine personnalisée permettra de passer d’un traitement symptomatique à une approche plus précise, génétiquement informée et préventive. Cela implique un rôle accru pour les tests génétiques, les diagnostics avancés et l’analyse de données dans la pratique vétérinaire. Les systèmes avancés d’administration de médicaments, tels que la nanotechnologie pour l’administration ciblée ou les formulations topiques personnalisées, pourraient également émerger pour maximiser l’efficacité et minimiser les effets secondaires.²⁹ L’ intelligence artificielle (IA) et l’imagerie moléculaire sont également des outils en développement pour le diagnostic précoce et l’évaluation de la réponse immunitaire.²⁹ Trente pour cent des vétérinaires déploient déjà des outils d’IA pour l’imagerie, la cytologie et la gestion des flux de travail, améliorant ainsi la capacité de diagnostic face aux pénuries de cliniciens.⁸
Cette orientation vers la médecine personnalisée représente un changement significatif à long terme, passant d’une approche réactive et “taille unique” à une approche proactive et individualisée. Cela pourrait redéfinir les protocoles diagnostiques et les stratégies thérapeutiques, conduisant à des interventions plus précoces, des traitements plus efficaces et une meilleure qualité de vie pour les animaux, en particulier ceux souffrant de conditions chroniques et génétiquement prédisposées comme la dermatite atopique.
Télémédecine et Accès aux Soins Dermatologiques
La télémédecine a connu une acceptation accrue dans les soins vétérinaires, notamment en dermatologie, en partie accélérée par la pandémie de COVID-19.³²
Avantages de la Télémédecine en Dermatologie Vétérinaire
La télémédecine offre plusieurs avantages significatifs. Elle constitue un moyen pratique et peu perturbateur de fournir des examens de suivi, particulièrement bénéfique pour les patients atteints de maladies chroniques qui nécessitent des visites fréquentes.³² Pour les animaux craintifs, anxieux ou stressés, la télémédecine réduit le stress associé aux visites en clinique.³² Elle augmente la probabilité de visites de suivi, ce qui est crucial pour le contrôle réussi des maladies cutanées.³²
En outre, la télémédecine améliore l’accès aux soins, notamment en réduisant les temps d’attente pour les rendez-vous, les temps de déplacement et le temps passé hors du travail pour les propriétaires.³³ Elle peut également générer des économies de coûts pour les patients et offrir des opportunités éducatives pour les prestataires de soins primaires.³³ L’utilisation de photos et de vidéos bien éclairées soumises à l’avance est particulièrement utile pour le diagnostic visuel en dermatologie.³²
Défis et Limites de la Télémédecine
Malgré ses avantages, la télémédecine en dermatologie vétérinaire présente des défis. Les défis techniques (pannes d’équipement, problèmes de connectivité) et les pénuries de personnel pour gérer à la fois les visites en personne et les consultations à distance sont des obstacles.³⁴ Les plannings surchargés peuvent entraîner des retards dans les renvois.³⁴
Une limitation majeure est que la télémédecine ne permet pas d’effectuer certains tests diagnostiques essentiels en dermatologie, tels que la cytologie cutanée et auriculaire.³² Bien que l’on puisse s’appuyer sur des tests effectués précédemment pour une thérapie empirique, l’absence d’examen physique complet peut limiter la précision du diagnostic, en particulier pour les lésions pigmentées ou cancéreuses.³³ Le remplacement complet des examens physiques approfondis reste difficile.³³ De plus, un accès inégal à la technologie peut potentiellement accroître les disparités en matière de soins.³³
Pour surmonter ces défis, des protocoles opérationnels standardisés et une formation pratique pour le personnel de soutien sont nécessaires.³⁴ Lorsque la télémédecine révèle la nécessité d’une consultation en personne, le temps requis pour cette visite de suivi est généralement plus court.³² L’expansion de la télémédecine est également considérée comme une initiative politique visant à améliorer l’accès aux soins vétérinaires et à atténuer les défis liés à la main-d’œuvre.³⁵
Conclusions
Le marché de la dermatologie vétérinaire est en pleine croissance, propulsé par l’humanisation croissante des animaux de compagnie, l’augmentation des dépenses en soins de santé animale et les avancées technologiques. Les projections indiquent une expansion significative, avec une valeur de marché qui devrait atteindre 30,31 milliards USD d’ici 2030, malgré des variations dans les estimations des différentes sources. Cette croissance est principalement tirée par le segment des animaux de compagnie, en particulier les chiens, et par la prévalence élevée des infections parasitaires et allergiques.
Les innovations thérapeutiques, notamment l’introduction des inhibiteurs de JAK et des anticorps monoclonaux, transforment le paysage du traitement en offrant des solutions plus ciblées et efficaces pour les affections inflammatoires et prurigineuses. Ces avancées, combinées à une approche multimodale incluant la nutrition et les thérapies topiques, améliorent considérablement la qualité de vie des animaux. Parallèlement, l’accent mis sur l’antimicrobial stewardship et le développement de thérapies non antibiotiques reflètent une prise de conscience croissante des défis liés à la résistance aux antimicrobiens.
L’avenir de la dermatologie vétérinaire s’oriente vers la médecine personnalisée, tirée par les progrès en génomique, transcriptomique et analyse du microbiome. Ces approches promettent des diagnostics plus précis et des traitements individualisés. La télémédecine, bien que confrontée à des défis techniques et diagnostiques, offre des opportunités substantielles pour améliorer l’accès aux soins, réduire les temps d’attente et alléger la charge de travail des vétérinaires, un aspect crucial compte tenu de la pénurie de praticiens et de l’augmentation des coûts des soins.
En somme, le marché de la dermatologie vétérinaire est dynamique et résilient, caractérisé par une innovation constante et une adaptation aux besoins changeants des propriétaires d’animaux et aux défis du secteur de la santé animale. La synergie entre les avancées scientifiques, les modèles de prestation de services optimisés et une compréhension approfondie des dynamiques de marché sera essentielle pour soutenir cette croissance et améliorer continuellement la santé dermatologique des animaux.
Sources des citations
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