Synonymes : Test par brossage, Peignage-brossage
Anglais : Flea combing
Le test par peignage permet de trouver des ectoparasites comme les puces, les Cheyletiella, les aoûtats ou leurs traces (ufs, fèces...).
Un peigne métallique à puces (11 dents par cm) ou une brosse
Une grande feuille de papier
Un petit récipient à fond plat et transparent
Une loupe
Une solution de flottation (facultatif)
L'animal est assis sur une table recouverte une grande feuille de papier. Son pelage est peigné dans les deux sens (photos). Le poil et les débris recueillis dans les dents du peigne sont régulièrement placés dans le récipient. L'animal est descendu de la table. Poils, squames et autres débris recueillis sur le papier sont glissés dans le récipient.
Le fond du récipient est examiné avec une loupe (photos). Il est posé alternativement sur une surface claire ou sombre afin de voir plus clairement les particules de couleurs différentes.
Certains parasites peuvent être difficiles à distinguer parmi les débris (Cheyletiella). Ce qui a été recueilli est mis dans une solution de flottation. De l'eau saturée avec du sucre ou du sel est souvent suffisante. Les parasites sont recueillis sur une lamelle appliquée à la surface du liquide. Elle est alors posée sur une lame et examinée au microscope. Rien ne peut être conclu d'un test par peignage négatif.
Les examens complémentaires en Dermatologie. Bourdeau P. Le Point Vétérinaire. Numéro spécial "Biologie Clinique". 1994,26,481-493.
Anglais : Acetate tape impression
L'application de bande collante sur la peau permet de prélever des parasites (puces, Cheyletiella, aoûtats, poux...), leurs ufs ou leurs fèces (photos). Un examen cytologique est aussi possible et particulièrement intéressant lorsque les lésions à prélever sont sèches (écouvillonnage impossible) ou sont situées dans des régions peu faciles d'accès (replis de peau, espace interdigité...).
Bande collante (scotch) "cristal". Celles de type "invisible" ne sont pas transparentes mais dépolie et ne permettent pas une observation au microscope. La bande collante ne doit pas se désintégrer dans les solutions de fixation ou de coloration.
Lames microscopiques dégraissées
Huile à immersion
Un morceau de scotch "cristal" de 8-9 cm de long est préparé, les lames microscopiques faisant en général 7 à 8 cm de long. Chaque extrémité est tenue par un index de façon à ce que les pouces soient appliqués sur la face non-collante de la bande. L'autre face est appliquée plusieurs fois sur la surface à prélever (photos).
Si des parasites sont recherchés, la surface collante du scotch est appliquée sur la longueur de la lame microscopique (les deux extrémités étant repliées en-dessous) et la lame est examinée sans préparation.
Si, par contre un examen cytologique est désiré, les deux extrémités de la bande d'acétate sont collées à la même extrémité d'une lame de façon à former une boucle, la surface collante vers l'extérieur (photos). L'autre extrémité de la lame est tenue pendant la coloration (photos). Une fois séche, une extrémité de la bande collante est détachée et est retournée sur la lame de façon à ce que la surface collante soit appliquée directement sur le verre (photos).
Si l'image est floue au microscope, une goutte d'huile de paraffine est appliquée sous et sur la bande adhésive et une lamelle est placée au dessus.
Les examens complémentaires en Dermatologie. Bourdeau P. Le Point Vétérinaire. Numéro spécial "Biologie Clinique". 1994,26,481-493.
Synonyme : Trichographie
Anglais : Trichography
La trichographie (ou trichogramme) consiste à examiner les poils au microscope afin d'évaluer d'éventuelles modifications anatomiques (racine, tige, extrémité, pigmentation), ou pour voir si rien n'adhère au poil (bouchon pilaire, Demodex, lentes, ufs de Cheyletiella...).
Petits clamps bien serrés ou pinces à embout en caoutchouc
Lames microscopiques dégraissées
Lamelles ou bande collante "cristal"
Huile de Paraffine
5-15 poils sont prélevés avec une pince ou un petit clamp (photos). Ils sont alors transférés précautionneusement sur la lame microscopique de façon à ce que toutes les racines soient alignées, ce qui rend l'observation et la comparaison des bulbes pileux beaucoup plus facile (photos). Les poils sont maintenus sur la lame avec une goutte d'huile minérale sous une lamelle ou bien avec du scotch "cristal" (plus facile pour les poils épais ou longs).
Les examens complémentaires en Dermatologie. Bourdeau P. Le Point Vétérinaire. Numéro spécial "Biologie Clinique". 1994,26,481-493.
Noli C. Trichography. Proc. BSAVA automn meeting. Harrogate. oct 2000.
Anglais : Skin scraping
Les raclages profonds permettent la mise en évidence de parasites intra-épidermiques (Demodex, Sarcoptes...) ou de certains helminthes sous-cutanés.
Les raclages superficiels permettent trouver certains ectoparasites (puces, Cheyletiella, aoûtats, poux...) ou leur trace (ufs, fèces).
Ils sont parfois utilisés pour l'examen cytologique de lésions trop sèches pour être écouvillonnées.
Lame de scalpel
Huile de Paraffine ou lactophénol
Ciseaux (pour la coupe des poils)
Lames microscopiques dégraissées
Lamelles
Afin de limiter les faux négatifs quand des parasites sont recherchés, plusieurs zones sont raclées : de 4 à 5 pour Demodex, à plus de 10 pour les sarcoptes.
Avec des ciseaux, le poil est coupé ras. L'utilisation d'une tondeuse peut faire tomber certains parasites (Cheyletiella ) du fait des vibrations.
Pour les raclages profonds, 1-2 gouttes d'huile minérale sont appliquées sur la zone à racler et sur la lame de scalpel. Le lactophénol est irritant et ne doit pas être appliqué directement sur la peau. Un pli de peau est tenu entre pouce et index et fermement malaxé afin de déloger les parasites (Demodex ) des follicules pileux (aucun besoin d'employer les ongles). La peau est alors raclée (lame à 45° par rapport à la peau) jusqu'à une rosée sanguine franche. Les débris recueillis sont appliqués sur une lame dégraissée. Une fois écrasés et réduits en fines particules, ils sont recouverts avec une lamelle et examinés à faible grossissement.
Quelques gouttes d'une solution de KOH (10-20%) permet un éclaircissement de la kératine (30 minutes d'incubation à température ambiante ou 10-20 secondes au-dessus d'une flamme de briquet).
Pour une cytologie (raclage superficiel), la peau est raclée doucement avec une lame de scalpel et les débris recueillis sont appliqués sur une lame dégraissée qui est mise à sécher environ 10 minutes avant coloration, afin que le prélèvement ne soit pas perdu dans le fixatif. Une autre possibilité est de chauffer doucement la lame à la flamme d'un briquet.
Le raclage superficiel pour trouver des parasites est effectué de la même façon, mais en trempant la lame de scalpel dans une ou deux gouttes d'huile minérale et en examinant le prélèvement directement au faible grossissement (aucune coloration).
Les examens complémentaires en Dermatologie. Bourdeau P. Le Point Vétérinaire. Numéro spécial "Biologie Clinique". 1994,26,481-493.
Anglais : Impression smear
Le calque direct permet de prélever le matériel cellulaire présent à la surface de la peau.
Lames microscopiques dégraissées
Lamelles
Aiguille ou ciseaux fins (facultatifs)
Pour le calque par impression, la lame microscopique est fermement appliquée sur la zone à prélever une ou plusieurs fois, est mise à sécher, colorée, recouverte d'une lamelle et examinée au microscope sous grossissement croissant jusqu'à l'immersion afin de distinguer les éléments cellulaires. Quand une incision est faite ou qu'une lésion a été enlevée, un calque par impression du plan de coupe peut être fait.
Si une pustule intacte ou une vésicule doivent être prélevées, la peau est tenue entre pouce et index afin d'avoir la lésion sur le dessus. Avec le bord de la lame microscopique, la pustule est ouverte et son contenu appliqué sur la lame. Une autre méthode consiste à découper le "toit" de la lésion avec des ciseaux pointus et fins (Tzanck technique) et à le retourner. Le calque par impression est alors effectué. Chez le chien et le chat, les pustules sont souvent trop petites pour permettre cette technique. Elle peut être tentée en utilisant la pointe d'une aiguille. Vésicules et pustules intactes sont assez rarement observées chez les petits carnivores. Quand elles sont présentes, elles sont plutôt prélevées en vue d'une culture ou d'un examen histologique.
Si la lésion est trop sèche pour être prélevée, la technique du scotch test ou un raclage superficiel sont indiqués.
Les examens complémentaires en Dermatologie. Bourdeau P. Le Point Vétérinaire. Numéro spécial "Biologie Clinique". 1994,26,481-493.
Anglais : Fine needle aspirate
L'aspiration ou la ponction à l'aiguille fine permet de prélever les masses sous- cutanées, les plaques épaissies ou les ganglions hypertrophiés afin d'avoir un idée sur l'origine inflammatoire, infectieuse ou néoplasique de la lésion.
Aiguille de 22
Seringue de 5 à 10 ml
Lames microscopiques dégraissées
Lamelles
Pour l'aspiration à l'aiguille fine, une sédation n'est en général pas nécessaire car nodules et nuds lymphatiques sont peu ou pas innervés. La peau est rasée et désinfectée comme pour une chirurgie.
Une aiguille de 22 est attachée sur une seringue de 5-10ml et insérée vers le centre du nodule ou de la plaque à prélever. Le piston est fermement tiré et relâché doucement jusqu'au bout. S'il n'y a pas de sang visible dans la seringue, la même manoeuvre peut être répétée 2 ou 3 fois en déplaçant l'aiguille dans le nodule sans complètement l'en sortir.
À la fin, le piston est complètement relâché puis l'aiguille, attachée à la seringue, est sortie de la lésion. L'aiguille est détachée de la seringue. Le piston est tiré. L'aiguille est remise sur la seringue, pointée sur la lame microscopique et le piston est repoussé. Le prélèvement obtenu est étalé avec une autre lame microscopique (ou avec une lamelle si peu de matériel a été obtenu). La lame est mise à sécher 10 minutes (afin que le prélèvement ne soit pas perdu dans le fixatif), colorée, recouverte d'une lamelle et examinée au microscope sous grossissement croissant jusqu'à l'immersion, afin de distinguer les types cellulaires.
Les examens complémentaires en Dermatologie. Bourdeau P. Le Point Vétérinaire. Numéro spécial "Biologie Clinique". 1994,26,481-493.
Anglais : Ear swabbing and skin swabbing
L'écouvillonnage permet de prélever les parasites présents dans l'oreille, de faire des cytologies auriculaires ou cutanées ou de faire un prélèvement en vue d'une culture bactérienne ou mycologique.
Écouvillon : coton-tige ou écouvillon stérile avec milieu
de transport
Lames microscopiques dégraissées
Lamelles coloration
rapide (Diff Quick®, RAL®...)
Le pavillon de l'oreille est fermement tenu vertical. L'écouvillon (photos) est doucement introduit dans l'oreille jusqu'à atteindre le canal horizontal. Le tympan ne doit pas être touché. L'écouvillon est alors délicatement roulé sur la paroi interne du canal afin de prélever de l'exsudat puis est rapidement retiré (photos).
Le même écouvillon ne peut être utilisé pour la culture et l'examen microscopique.
Culture : L'oreille est nettoyée au sérum physiologique stérile préalablement au prélèvement, puis l'écouvillon est réinséré dans son milieu de transport stérile immédiatement (photos).
Cytologie : l'écouvillon est roulé plusieurs fois sans
frotter sur toute la longueur de la lame microscopique (photos).
Elle est laissée à sécher quelques minutes et est colorée.
Les colorants étant aqueux et le cérumen plutôt gras, il
est souvent préférable d'augmenter d'un tiers ou de moitié
le temps de contact avec fixateur et colorants. Elle est rincée avec
de l'eau déminéralisée, de préférence. Dans
la pratique, une eau du robinet pas trop javellisée convient tout à
fait.
La lame est laissée sécher à l'air en la posant à la verticale ou en l'agitant à la façon d'un éventail. Elle est posée sur le microscope sans lamelle. La lame est observée au faible grossissement (objectifs marqués 4 ou 10) afin d'effectuer une première mise au point et de repérer les zones qui paraissent intéressantes. Une goutte d'huile à immersion est déposée sur le rond lumineux. Sans bouger la lame, l'objectif noté 100 (dit objectif à immersion) est amené, sans que l'objectif marqué 40 passe dans l'huile (problèmes possibles d'étanchéité). L'huile forme alors un milieu continu entre l'objectif et la lame. La mise au point est effectuée grâce à la vis micrométrique.
Observation de parasites. Une goutte d'huile minérale (type paraffine)
ou de lactophénol (éclaircissant) sur la lame, les amas prélevés
avec l'écouvillon sont déposés sur la lame à l'aide
d'un scalpel. Ceux-ci sont écrasés avec le scalpel et en appuyant
avec une lamelle. La lamelle permet que tout le prélèvement soit
sur même champ visuel. Le tout est examiné au faible grossissment
(objectifs notés 4 ou 10). L'objectif noté 40 permet d'observer
les détails des parasites ou des poils.
Si le prélèvement est trop épais, les parasites se confondent avec les amas de kératine ou de cérumen et ne sont pas observés. Un prélèvement de cérumen est suffisamment fin quand il a une couleur beige très pâle. Pour favoriser l'éclaircissement, du lactophénol est utilisé. La lame est laissée 20 à 90 minutes à température ambiante ou est chauffée quelques secondes à la flamme d'un briquet.
Les examens complémentaires en Dermatologie. Bourdeau P. Le Point Vétérinaire. Numéro spécial "Biologie Clinique". 1994,26,481-493.
Anglais : Skin biopsy
La biopsie est le prélèvement d'un petit morceau d'organe en vue de son examen histologique au microscope ou de la recherche de micro-organismes (prélèvement stérile).
Petits ciseaux
Petites pinces à préhension
Trocart à biopsie de 6mm (3mm pour la truffe, les coussinets, les paupières...) ou bien scalpel et trousse à chirurgie pour les biopsies par excision.
Agrafeuse cutanée ou fil de suture monté
Ciseaux ou tondeuse
Feutre ou marker
Anesthésie locale ou générale
Compresses stériles
Solution désinfectante (povidone-iode, chlorhexidine...)
Gants
Petits carrés (1x1cm2) de carton non plastifié ou vernis.
Fixateur dans des flacons en plastique pour histologie (formol à 10%, liquide de Bouin...), immunohistologie (liquide physiologique sur glace) ou microscopie électronique
Formulaire de commémoratifs et nécessaire pour expédition
En prévision d'une biopsie, tous traitement pouvant modifier l'aspect histologique des lésions est arrêté (corticoïdes, topiques). Pour la même raison, les infections secondaires sont traitées à moins qu'une culture soit désirée. La technique présentée ici se fait sous anesthésie locale et à l'aide d'un trocart à biopsie. En cas d'atteinte du derme profond ou de lésions fragiles (vésicules), une technique chirurgicale sous anesthésie générale est indiquée.
L'animal est examiné et 3 à 5 sites sont sélectionnés en considérant que les lésions secondaires sont peu intéressantes. Le poil est coupé de façon à ne pas altérer les lésions. La peau n'est pas désinfectée à moins qu'une culture soit désirée. Chaque site de biopsie est repéré (cercle au feutre centré sur la lésion) (photos).
L'anesthésique local est injecté (aiguille de 23 ou 25) dans le tissu sous-cutané sous- jacent à la lésion à prélever (photos). L'animal réagit souvent car le produit est un peu irritant à l'injection. L'anesthésie est réalisée en 1-3 minutes.
En attendant, des compresses imbibées de désinfectant (povidone iode, chlorhexidine...), des petits morceaux de carton ou de bois mince (abaisse-langue) et un flacon de formol tamponné à 10% sont rassemblés. Chaque morceau de carton peut être identifié avec un nombre ou une lettre pour le pathologiste.
La peau autour du site à prélever est légèrement tendue avec le pouce et l'index d'une main et le trocart à biopsie est fermement appliqué perpendiculairement à la peau et centré sur la lésion (photos). Il est toujours tourné dans la même direction 5 à 10 fois jusqu'à ce que la résistance disparaisse : le tissu adipeux sous-cutané est atteint. Le trocart est lentement enlevé. Le prélèvement est délicatement soulevé avec les pinces de façon à ne pas l'écraser. Le tissu qui attache l'échantillon au plan sous-cutané est coupé avec de petits ciseaux (photos). Une compresse imbibée de désinfectant est appliquée sur le site de biopsie.
Le prélèvement est débarrassé du sang en excès sur une compresse et déposé face sous-cutanée sur le morceau de carton afin que le pathologiste puisse orienter le plan de coupe correctement (photos) : le formol rend tous les tissus de couleur uniforme. En 20 à 30 secondes, le prélèvement adhère suffisamment au carton. L'ensemble est immergé dans le formol.
Une suture ou une agrafe sont alors posées sur le site de prélèvement et les autres biopsies sont effectuées de façon identique.
Les commémoratifs, les caractéristiques cliniques, le diagnostic différentiel, les traitements antérieurs, l'aspect des lésions et la liste des sites de prélèvement sont détaillés pour le pathologiste.
Les examens complémentaires en Dermatologie. Bourdeau P. Le Point Vétérinaire. Numéro spécial "Biologie Clinique". 1994,26,481-493.
Anglais : Wood's lamp examination
L'examen à la lampe de Wood permet (dans les cas d'infection par un dermatophyte induisant une fluorescence) de confirmer une suspicion et de sélectionner les poils ou les squames infectés en vue de la culture.
Brosse à dent ou morceau de moquette stérilisés (autoclave)
Pinces à préhension
Lampe de Wood équipée d'une loupe
Un laboratoire référé de mycologie vétérinaire ou des milieux de culture appropriés (Sabouraud et DTM)
Alcool à 70% et compresse
Sous une lumière de 253,7nm de longueur d'onde (lumière dite 'de Wood'), les poils infectés par certains dermatophytes (essentiellement des souches de Microsporum canis) peuvent présenter une fluorescence jaune-verte au niveau où ils sortent de la peau. Ce phénomène, très discret, est visible seulement :
Ala loupe (habituellement montée avec la lampe de Wood)
Si la pièce est parfaitement obscure
Si la lampe a été
allumée 5 à 10 minutes à l'avance car l'émission
d'une longueur d'onde stable et adéquate a lieu quand sa température
est stabilisée.
Si le poil a été
exposé 3 à 5 minutes à la lumière de Wood (certaines
souches de dermatophytes sont lentes à manifester une fluorescence).
Les poils fluorescents sont prélevés en vue d'une culture et d'un trichogramme.
Divers traitements topiques (tétracycline, vaseline, savon) ou certaines bactéries peuvent induire une fluorescence mais la couleur ou localisation sur le poil ne sont pas compatibles avec la teigne. L'iode empêche toute fluorescence de M. canis.
Les examens complémentaires en Dermatologie. Bourdeau P. Le Point Vétérinaire. Numéro spécial "Biologie Clinique". 1994,26,481-493.
Synonymes : IDR.
Anglais : Intra-dermal
SkinTesting, Skin Test.
La caractérisation des allergènes en cause est le point le plus délicat mais aussi le plus important du traitement de la dermatite atopique. La méthode de référence reste l'intradermo-réaction (IDR).
Tondeuse avec une lame n°40
Seringues à
insuline ou à tuberculine serties
Feutre ou marker indélébiles
Une batterie d'allergènes
(20-60) contenant les extraits suivants (dilués depuis moins de 3-4 mois,
gardés au refrigérateur) :
Puce
Dermatophagoides pteronissinus,
D. farinae (125PNU/ml). Facultatif : acariens dits de stockage.
Squames humaines, plumes.
Facultatif : squames de chat, de chien, de lapin, laine.
Moisissures. Mélanges
possibles dans un premier temps. Attention aux nombreux faux positifs.
Pollens de graminées
(mélanges possibles), d'herbacées et d'arbres, non mélangés
et sélectionnés en fonction de la région.
Un calendrier pollinique
de la région.
Une liste des allergènes
numérotés et identifiés.
En prévision des intradermo-réactions (IDR), les corticoïdes
sont arrêtés depuis 3-4 semaines (formes orales à demi-vie
courte, topiques) à 2-3 mois (formes injectables) et les antihistaminiques
depuis 8-15 jours. Pour effectuer les IDR chez la plupart des chats et chez
certains chiens, une sédation est nécessaire qui ne doit pas interférer
avec les résultats du test : mététomidine, kétamine,
tilétamine-zolazepam, xylazine, thiamylal avec halothane ou isoflurane),
etc...
L'animal est placé en décubitus latéral. Une zone de taille
suffisante est rasée sur une partie du thorax en arrière du membre
antérieur présentant peu ou pas de lésions. Le poil est
rasé (lame n°40 ) de façon à ne pas induire de lésion.
La peau n'est pas préparée. À chaque site d'injection (tous
les 1,5-2cm), un point est marqué avec un feutre foncé. Le biseau
de l'aiguille est orienté vers le haut. 0,05ml de chaque allergène
est injecté en intradermique. Si l'aiguille est intra-épidermique,
une résistance est distinctement ressentie pendant l'injection et une
réaction faussement positive est observée immédiatement.
Une injection sous-cutanée induit des faux-négatifs.
15-25 minutes après, les résultats sont lus (photos).
Le contrôle positif doit produire une plaque urticarienne de 10 à
20mm. Érythème et fermeté sont notés de 0 à
4. Dans l'obscurité, la taille de chacune des plaques est mesurée
à la lumière rasante. Une plaque ovale est le signe que l'allergène
était encore injecté pendant que l'aiguille était retirée
de la peau. Ceci doit être évité mais peut arriver si l'animal
bouge. La moyenne entre le diamètre le plus long et le plus court est
noté. Les résultats sont interprétés en fonction
des commémoratifs de l'animal afin d'évaluer leur pertinence.
La réaction à la piqûre de puce peut être lue par
le clinicien ou le client à 24 et 48 heures. Si l'animal se gratte, des
compresses d'eau froide peuvent être appliquées plusieurs fois
par jour. Si la réaction retardée n'est pas lue, un topique corticoïde
est appliqué sur la zone testée.
Des réactions anaphylaxiques sont décrites dans quelques cas chez
le chien et le chat. En médecine humaine les patients sont gardés
1/2 à 1 heure après un test.
Une IDR simple à l'allergène de puce peut-être effectuée.
Seul l'extrait de puce est injecté avec contrôles négatif
et positif (3 sites d'injection). Cette IDR est lue de la même façon
au bout de 20 minutes et de 24-48hrs après. Les réactions retardées
sont habituellement moins franches que les immédiates.
L'intradermo-réaction avec des extraits d'aliments ne permet pas le diagnostic
d'hypersensibilité alimentaire. Cela viendrait du fait que ce qui provoque
l'hypersensibilité est une molécule issue de la dégradation
digestive des aliments et de leur métabolisme. Elle est donc très
différente de ce qui a été avalé.
Les examens complémentaires en Dermatologie. Bourdeau P. Le Point Vétérinaire. Numéro spécial "Biologie Clinique". 1994,26,481-493.
Anglais : Restriction Diet, Food trial.
Le seul examen complémentaire permettant un diagnostic d'allergie alimentaire est une éviction des trophoallergènes avec amélioration nette des symptômes sous régime ET aggravation lors de la réintroduction de l'ancien aliment (voir traitement).
Alimentation ménagère.
Le diagnostic ne peut être fait avec des aliments hypoallergéniques industriels car ils induisent beaucoup de faux négatifs. Ils sont par contre très utiles pour l'entretien.
Il n'y a pas de régime d'éviction unique pour tous les animaux. Toute protéine alimentaire est potentiellement allergisante. Les aliments les plus fréquemment mis en cause sont ceux qui sont le plus souvent donnés. Cela ne préjuge pas de ce à quoi va être intolérant un animal donné.
Le régime d'éviction est formulé en fonction des commémoratifs. Il s'agit de faire manger à l'animal ce qu'il ne lui a jamais été proposé de façon régulière (pas plus de deux fois par mois).
Lapin, cheval, venaison, porc (viande uniquement) ne sont que quelques-unes des possibilités. La viande doit être fraîche ou avoir été congelée à la maison. Toute présentation sous plastique ou en boîte est à proscrire pendant la durée du diagnostic. Si la viande est hachée cela doit être fait à la maison, la machine du boucher pouvant avoir servie pour hacher d'autres aliments. La viande est bouillie (eau salée) ou cuite au four sans huile ni autre condiment. Des lentilles vertes (très cuites) ou tout autre légume que l'animal n'a jamais mangé peuvent être rajoutés pour équilibrer la ration (pommes de terre, poireau, céleri, endive, courgette, navet, asperge...).
Un tel régime n'est pas équilibré, notamment en taurine, en acides gras essentiels et surtout en calcium ce qui peut être problématique, même pour 6 semaines, pour les animaux en croissance. La composition de toute supplémentation demande à être vérifiée de façon très stricte, y compris celle des excipients.
Une fois que la composition du régime (une viande et un légume) est choisie, L'ANIMAL N'AVALE RIEN D'AUTRE pendant 6 à 10 semaines mise à part de l'eau. Pour certains clients, la distribution d'un formulaire explicatif commenté par le praticien peut les aider à suivre le régime.
Autant les aliments hypoallergéniques du commerce sont très utiles pour le maintien de l'animal par la suite, autant ils ne peuvent être utilisés pour le diagnostic. L'avenir dira si les aliments à base de protéines hydrolysées peuvent être utilisés pour effectuer les régimes d'éviction.
Si les propriétaires n'acceptent pas de cuisiner une ration ménagère le temps du test d'éviction, ils comprennent qu'une partie non-négligeable des animaux ayant une hypersensibilité diagnostiquée ne peuvent être nourris avec les aliments industriels formulés 'hypoallergéniques'. Si leur animal reste symptomatique suite à un tel régime, la suspicion d'allergie alimentaire ne peut véritablement être éliminée.
Au bout de 6 semaines, l'état de l'animal est réévalué. Si son état est significativement amélioré, l'ancienne nourriture est redonnée pour confirmer le diagnostic, l'amélioration pouvant être accidentelle. Le prurit réapparaît en général en 24 à 72 heures (jusqu'à 8 jours). Chaque élément de l'ancien régime est alors réintroduit l'un après l'autre afin de déterminer l'aliment en cause et de permettre un régime alimentaire varié. Il est rare qu'un animal soit allergique à plusieurs aliments, à moins de réactivité croisée (céréales).
Paradoxalement, beaucoup de propriétaires refusent cette phase du traitement. Le régime d'éviction est alors maintenu en l'équilibrant (taurine, vitamines, fibres, etc.). Les aliments hypoallergéniques du commerce sont très utiles pour le maintien de l'animal à long terme car ils sont bien équilibrés et leur composition est relativement stable.
Quand au bout de 6 semaines de traitement, l'amélioration est partielle ou minime, le régime devrait être continué 4 semaines supplémentaires car des cas d'hypersensibilité alimentaire ont été diagnostiqués au bout de 2 à 3 mois de régime d'éviction.
Si aucune amélioration ou une aggravation est notée au bout de 6 semaines, le diagnostic d'hypersensibilité alimentaire est peu probable. Cependant, la présence de complications doit être évaluée avant de rejeter cette hypothèse.
Les examens complémentaires en Dermatologie. Bourdeau P. Le Point Vétérinaire. Numéro spécial "Biologie Clinique". 1994,26,481-493.