Diagnostic immunologique
Introduction
Le diagnostic immunologique repose soit sur la
mise en évidence directe d'éléments parasitaires: recherche d'antigènes
(antigènes circulants, coproantigènes) à l'aide d'anticorps spécifiques disponibles,
soit sur la mise en évidence indirecte, d'une réponse immunitaire à l'infestation
par la recherche d'anticorps circulants.
Les tests de dépistage reposent sur des méthodes classiques: techniques d'agglutination,
immunofluorescence indirecte, ELISA. Ils doivent surmonter diverses difficultés:
Spécificité des tests
Les helminthes ou les protozoaires ont de nombreux antigènes communs, et le risque de réactions croisées entre helminthes ou entre protozoaires est important, d'autant que les infestations parasitaires des animaux sont souvent multiples.
Production des antigènes
La production d'antigènes nécessaires à la réalisation de kits diagnostiques est problématique. La culture in vitro des helminthes est souvent impossible, celle des protozoaires est parfois difficile. Chez le chien, des kits de dépistage existent vis-à-vis de certaines maladies parasitaires : leishmaniose, toxoplasmose, néosporose, giardiose, dirofilariose cardio-pulmonaire, aspergillose. Certains laboratoires de recherche disposent d'autres méthodes de dépistage sérologique pour des parasitoses moins fréquentes (angiostrongylose) ou de diagnostic coproscopique difficile ou présentant un risque pour le manipulateur (recherche des coproantigènes d'Echinococcus granulosus ou Echinococcus multilocularis).
Seul le diagnostic de la leishmaniose canine nous intéresse dans le cadre du diagnostic de parasitoses à incidence dermatologique.
Diagnostic sérologique de la leishmaniose canine
Les chiens infectés par Leishmania développent
précocement une réponse en anticorps, environ 3 semaines après l'infection.
Ces immunoglobulines peuvent être dépistées par diverses techniques: agglutination
de particules de latex, ELISA, Immunofluorescence indirecte.
L'agglutination
est directement utilisable par le vétérinaire praticien sous forme de kits (Leishmatest).
L'agglutination est légèrement moins sensible que l'immunofluorescence.
L'ELISA est
employé par certains laboratoires ou est commercialisé sous forme de kits (Wittness
Leishmania). L'ELISA a une sensibilité très bonne, ce qui peut parfois
en diminuer sa spécificité, ou rendre positif des animaux qui ont été infectés
mais sont guéris et présentent juste une "trace sérologique" d'infection.
Le caractère qualitatif de certains tests
ne permet que de confirmer une infection leishmanienne, sans pouvoir suivre
le titre sérologique.
L'IFI est
réalisée par des laboratoires d'analyses. L'immunofluorescence est la technique
de référence, possédant une spécificité proche de 100%, et permettant par son
caractère quantitatif un suivi sérologique des chiens infectés. La spécificité
dépend du seuil fixé par le laboratoire en fonction de son matériel. A titre
d'exemple, le seuil de positivité retenu au laboratoire de l'ENVAlfort, pour
l'immunofluorescence, est de 1/80. Il est donc souhaitable de conserver un même
laboratoire pour ses analyses, de façon à pouvoir établir des suivis ou des
comparaisons.
La sérologie quantitative a un intérêt pronostic: plus le titre anticorps
est élevé, plus le pronostic est mauvais. Un traitement doit faire chuter
ce titre d'au moins 2 dilutions, de préférence en dessous de 1/320.
Une sérologie est réalisée 1 mois après l'arrêt du traitement, puis tous les
6 mois de façon à suivre la maladie chez le patient.